Les parents et les élèves sont demandeurs à cause des programmes scolaires chargés qui impactent le rendement des cours dans les établissements scolaires
L’adoption du texte de loi sur l’interdiction des cours particuliers pour mettre un frein aux dépassements des enseignants semble difficilement applicable aujourd’hui. Il faut rappeler que cette mesure a été prise par le ministère de l’Education pour contrer l’ampleur prise par le phénomène des cours particuliers qui est devenu un créneau florissant et juteux pour de nombreux enseignants du primaire et du secondaire. En effet, conscients de l’obligation des résultats et de la pression qui pèse notamment sur les élèves qui doivent passer les concours nationaux, à l’instar de la sixième, neuvième et du baccalauréat, les enseignants des matières de base multiplient les cours particuliers, allant jusqu’à accepter des groupes d’une dizaine d’élèves et plus.
Ceux qui ont la cote sont sollicités plusieurs mois à l’avance et arrêtent leurs listes bien avant la rentrée scolaire. Ils vont jusqu’à imposer leurs propres conditions et facturent au prix fort les cours particuliers qu’ils donnent aux élèves, notamment pendant les périodes de révision. Malgré l’interdiction du ministère, les cours particuliers semblent, en effet, avoir repris de plus belle sous la pression des parents qui sont prêts à payer le prix fort et à s’endetter afin de garantir de bons résultats à leurs enfants aux concours et aux examens nationaux et leur permettre de décrocher le fameux Graâl. Les parents et les élèves justifient cette entorse à la loi par les programmes scolaires trop chargés qui poussent les enseignants à traiter certains chapitres superficiellement afin de pouvoir terminer le programme à la fin de l’année.
La course aux résultats
Les cours particuliers offrent l’occasion aux élèves de clarifier certains points difficiles qu’ils n’ont pas assimilés pendant le cours et de bien maîtriser les chapitres en s’approfondissant davantage et en s’exerçant sur des séries et d’anciens sujets d’examens.Dans les régions et les gouvernorats,la course aux résultats incite les responsables des établissements secondaires à ne pas être trop regardants quant à l’interdiction des cours particuliers afin d’augmenter les chances de réussite de leurs élèves.
Or récemment, la direction régionale de l’éducation du gouvernorat de Médenine vient de resserrer l’étau sur un professeur d’un établissement secondaire de l’île de Djerba, suscitant l’ire de ses collègues qui estiment qu’il n’est pas possible d’interdire les cours particuliers dès lors que la demande émane des élèves et de leurs parents en raison du programme scolaire chargé du baccalauréat. C
es cours leur permettent non seulement de rattraper leur retard, mais ils représentent, par ailleurs, une opportunité pour les parents, qui n’ont pas les moyens d’inscrire leurs enfants dans des établissements privés, de leur garantir les mêmes chances de réussite aux examens nationaux que les élèves qui étudient dans ces établissements et qui sont réputés pour placer la barre haute. «Ce que nous reprochons à la direction régionale de Médenine, c’est de vouloir pratiquer une politique de deux poids deux mesures en choisissant de n’appliquer cette loi que pour quelques enseignants », s’est indigné un professeur d’un établissement secondaire de l’île des Lotophages.
Elies Ennabli
15 janvier 2020 à 11:17
un peu faible l’article..ils sontt ou le chiffres? chiffrez nous tout ça, et montrez nous s’il y a eu des progrès ou pas après que cette loi ait entré en vigueur..